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8. Le bilan de notre voyage

Le bilan d'Isabelle

J'adore les bilans : je suis du signe de la balance, alors peser les "pour" et les "contre", c'est mon rayon. Comme je sais déjà quel côté l'emporte, je vais commencer par ce qui n'a pas été formidable, pour terminer sur mon véritable ressenti, indéniablement positif.

Notre ennemi principal : la météo.

Certes, on savait bien qu'en allant aussi loin au nord, on ne trouverait pas de températures tropicales. Nous avions prévu l'équipement en conséquence: beaucoup plus de vêtements chauds que de tenues légères. J'avais même dit, dès le départ, que nous n'irions aux îles Féroé que si les conditions s'y prêtaient, car la moyenne y varie de 7 à 12° en Juillet, c'est dire si le maillot de bain est superflu. Mais bon, pas de chance, l'été 2019 s'est avéré l'un des pires que les autochtones aient connu. "L'année dernière, nous a-t-on répété à maintes reprises, il a fait beau et chaud comme jamais!" Oui, mais nous l'année dernière on ne pouvait pas et je sens qu'on hésitera à retenter notre chance... Si on compte les vraies journées de grand beau temps, je veux dire où on peut se promener en t-shirt et sans crainte d'une averse brutale, il n'y en a pas eu plus de 20 sur les quelques 180 journées de voyage, et encore pour arriver à ce chiffre j'ai cumulé des demi-journées. Il y a eu davantage de journées ensoleillées, au moins par moments, mais avec un vent tellement froid que nous ne pouvions en profiter que pour faire de jolies photos, bien emmitouflés dans nos polaires et cirés. Et des jours de pluie, ça, impossible d'en faire le compte, il y en a eu trop...

Les petits soucis techniques

Eric en a été plus gêné que moi, mais je partage ses soucis. D'abord le chauffage, qui figure dans l'aspect positif tellement il nous a apporté de confort quand il marchait, nous a fait la plus grosse contrariété quand la chaudière a commencé à dysfonctionner. Difficulté pour la réparation à Stornoway, déception quand nous avons constaté que le problème n'était pas résolu, anxiété chaque fois que nous tentions de la remettre en marche (ce qu'elle a toujours fini par faire, mais avec des fumées et des bruits inquiétants) et pour finir pas de vraie réponse à nos interrogations. C'est une question qui reste à creuser.

Ensuite l'alimentation électrique. Bien pourvus de panneaux photovoltaïques efficaces, nous pensions être tranquilles. C'était sans compter avec tous les jours de pluie: pas de soleil, pas d'électricité. Tant que nous étions branchés à un ponton de marina, on pouvait oublier ce souci, mais ce n'était pas la majorité du temps. A Ullapool, à Portree surtout, le niveau des batteries est descendu trop bas pour une utilisation sereine du frigo. Sans être un problème majeur (il reste toujours la possibilité de faire tourner le moteur pour recharger) ce n'est pas très agréable de devoir surveiller ou rationner la consommation d'énergie. Surtout si ça concerne l'utilisation du pilote automatique en navigation, très énergivore mais ô combien indispensable ! D'où notre interrogation sur l'installation d'une éolienne...

Le moteur a été très gentil, il a toujours bien fonctionné (si si, il faut l'en féliciter, ce n'est pas si fréquent sur les voiliers !) Les petits hoquets qu'il a eus ces dernières semaines sont certainement causés par le carburant envahi de bactéries, ce qui a encrassé les filtres; il va falloir faire un nettoyage approfondi du réservoir et le désinfecter. En fait la question du moteur ne devrait même pas figurer dans la liste des points négatifs...

Le vieux winch de grand-voile a causé des problèmes à Eric jusqu'à ce que Coco nous apporte des cliquets neufs. Resté seul à Portree pendant mon séjour à Paris, Eric a changé les pièces trop usées et depuis il n'est plus question de remplacer le winch. Pourvu que ça dure...

L'inconfort de la vie en voilier ?

Je ne sais même pas si ça mérite un paragraphe... Le roulis a parfois été un peu gênant, en traversée ou à certains mouillages. Franchement, on en prend son parti assez vite. Des navigations pénibles ? On en a eu si peu... Je les ai déjà oubliées. Les restrictions d'eau douce ? Pas vraiment ! Bien sûr on a fait attention de ne pas trop en utiliser, mais on n'a jamais vidé le réservoir. Une tonne d'eau, quand même, ça fait des douches et des vaisselles ! J'avais estimé que notre autonomie, sans trop de privations, pouvait atteindre cinq semaines; on a toujours refait le plein avant.

Et l'humidité à bord, que je redoutais beaucoup ? Deux causes possibles : la condensation ou des fuites de l'extérieur. On a eu les deux, mais sans excès. La fuite la plus gênante c'est celle qui nous arrose un peu dans le cockpit quand il pleut beaucoup (et on a été particulièrement gâtés cette année !) Il faudra faire un joint d'étanchéité sur le toit de la casquette, et pour cela démonter les panneaux photovoltaïques; un peu de boulot mais ça en vaut la peine. Pour les rangements intérieurs, peu de mauvaises surprises. J'ai trouvé deux fois, dans le placard bâbord de la cabine arrière, les caisses en plastique bien couvertes d'eau. Heureusement, les vêtements rangés dedans sont restés secs, c'était une bonne idée de prévoir un stockage étanche. La cause est encore inconnue; quand nous aurons changé les pieds de chandelier sur le pont arrière le problème sera peut-être résolu, on l'espère. Les hublots ne fuient pas du tout. Ceux du carré ont eu quelques fuites, malgré l'étanchéité que j'avais refaite avant le départ; un petit raccord de silicone a semble-t-il réglé le problème. Il reste une fuite très mystérieuse dans le cabinet de toilette avant, derrière le miroir ! Ce sera certainement compliqué d'en trouver l'origine, d'autant qu'elle semble ancienne. Mais la conséquence est sans gravité: une éponge sur le lavabo suffit à absorber la fuite les jours de grosse pluie. La condensation est plus difficile à combattre, puisqu'elle est le résultat de la différence entre températures extérieure et intérieure. Quand nous naviguerons dans des régions plus chaudes ce ne sera plus un souci; mais si nous avons à nouveau du froid au printemps prochain le problème réapparaitra. Je ne crois pas que nous adopterons les solutions sophistiquées que nous avons pu voir sur d'autres voiliers; le double vitrage semble efficace mais pas facile à mettre en œuvre. Il restera... à essuyer ! D'ailleurs l'essuyage est une habitude à prendre quand on vit longtemps à bord, sinon un jour ou l'autre on découvre un petit coin où la moisissure s'est installée en douce. Je redoute un peu le séjour en Guyane à cet égard, le taux d'humidité sera certainement redoutable !

On dirait que j'en ai fini avec le négatif... Passons au jubilatoire bilan de tout ce qui s'est bien passé !

La facilité de la navigation

Certes, c'est surtout la partie d'Eric. Mais comme j'ai apprécié que ça soit si simple ! D'abord le pilote automatique; il fonctionne à merveille et nous assure le bonheur d'une navigation paresseuse. Surtout la nuit ! Nous n'avons eu que peu de traites nocturnes, mais suffisamment pour apprécier le confort de n'avoir pas à barrer. Ensuite les logiciels de cartographie; que ce soit sur la tablette, sur l'ordinateur ou sur le smartphone, nous avons toujours pu observer, avec une précision extrême, le tracé des côtes, la profondeur, les obstacles, le courant ! Et bien sûr voir où notre bateau se situe sur la carte et quelle route il fait. Eric avait prévu large en multipliant les supports, au cas où, mais aucune panne ne nous a causé d'angoisse. Nous avons pu aller sereinement dans tous les endroits de notre choix, et quelle aide précieuse pour les approches ! Quand on longe une côte en guettant l'entrée d'un port, et qu'on ne la trouve pas même en s'usant les yeux aux jumelles, le logiciel nous rassure et ne se trompe jamais : au final l'entrée est là où il l'annonçait. Sans cet outil magnifique, que d'incertitudes ! Bien sûr nous ne lui avons jamais accordé toute notre confiance, car il faut toujours se fier avant tout à ce qu'on voit et à sa connaissance de la mer. Mon capitaine est tellement compétent dans ce domaine que je n'ai jamais d'inquiétude (ou presque jamais, et si ça m'arrive c'est toujours à tort) mais il faut reconnaître que la technologie moderne est une aide incomparable.

Le confort de l'Alki

Notre voilier a un atout suprême : son cockpit entièrement protégé, avec la casquette, le pare-brise étanche, les toiles latérales équipées de plastique transparent. On y vit au sec et au chaud, quelle chance ! Quelle différence par rapport à la quasi-totalité des bateaux que nous avons croisés ! Quels que soient la taille ou l'emplacement d'un cockpit ouvert, avec ou sans capote de protection, les navigateurs étaient couverts de la tête aux pieds et il nous suffisait d'entrouvrir une toile de protection pour compatir: le vent, c'est froid ! Et les embruns ou la pluie, ça mouille ! Nos cirés ne nous ont pas beaucoup servi en navigation, Eric devait s'habiller pour hisser ou abattre la grand-voile, je mettais ma veste de quart pour aller prendre un corps-mort au mouillage... en-dehors de ça nous les avons surtout portés pour nous promener à terre sous la pluie. Ce cockpit nous protégera tout aussi bien lors de navigations dans des régions plus chaudes, une fois les toiles relevées nous serons à l'abri des morsures du soleil. La preuve qu'une telle protection manque cruellement, c'est qu'on a vu bon nombre d'équipages gréer une sorte de tente plastique au port ou au mouillage, afin de pouvoir mettre un peu le nez hors de la cabine sans être transi. Vraiment, c'est bien dommage pour les plaisanciers d'aujourd'hui que les constructeurs de bateaux dédaignent cet équipement merveilleux.

Je pourrais aussi vanter le volume de la cabine arrière, l'avantage d'avoir deux cabinets de toilette, la commodité de la coursive... mais d'autres bateaux disposent d'équipements similaires. En fait les voiliers plus récents sont même supérieurs en volume habitable pour une longueur moindre; mais l'Alki est parfait pour y vivre à deux. Et à l'heure de l'interminable apéritif dans le cockpit, quand on refaisait le monde avec les copains de rencontre, c'était souvent l'Alki qui était plébiscité !

Notre annexe chérie

Ce petit canot Walkerbay a eu bien des admirateurs. Eric a pu en concevoir une légitime fierté, car il l'a menée avec sa maîtrise habituelle et ça devait être bien joli à voir. En ce qui me concerne, j'ai adoré son confort et sa sécurité, avec en prime le plaisir de faire de la voile en miniature ! Sa grande stabilité m'a simplifié la vie car je dois bien avouer qu'embarquer ou débarquer restent pour moi des opérations délicates (petit hommage collatéral à mon très cher boudin-marchepied qui a joué un rôle similaire). Nous lui avons fait supporter des conditions parfois un peu rudes, elle a frotté son fond de culotte, pardon, de coque! sur des plages caillouteuses ou cogné son boudin pneumatique contre des cales rugueuses, mais elle a tenu bon. Vaillante petite embarcation, qui a vécu avec nous sa première grande aventure et semble attendre les prochaines impatiemment.

Jamais trop coupés du monde

La bonne connexion internet a certainement contribué à notre bien-être. A part dans quelques endroits, les plus isolés, nos smartphones ont toujours capté du réseau téléphonique et ont bien joué leur rôle de modem pour les autres appareils. Nous avons donc pu utiliser Internet pour communiquer avec notre famille et nos amis, pour consulter les sites de prévision météo, pour garder un œil sur nos comptes loin là-bas en France, pour acheter des billets d'avion quand on en a eu besoin, pour actualiser le blog, enfin pour tout ce qui aurait été bien plus compliqué sans connexion !

Le Royaume-Uni, ma petite faiblesse !

A l'exception des escales bretonnes, qui nous ont beaucoup plu, et des îles Féroé qui sont de culture danoise, nous avons été principalement en pays anglo-saxon. Même en Irlande qui appartient à l'Union Européenne, la langue d'usage est l'anglais. Mine de rien, j'ai beaucoup apprécié de parler anglais en toutes circonstances. Plaisir partagé par Eric d'ailleurs, car il se débrouille très bien et je réussis relativement bien à ne pas le reprendre s'il commet quelques erreurs (ah, la déformation professionnelle !)

La beauté des escales

C'est vrai qu'il ne faisait pas chaud, mais ça ne nous a pas empêchés d'en prendre plein les yeux. L’Écosse est vraiment magnifique et nous en avons eu un large aperçu avec les Hébrides intérieures, extérieures, les îles Shetland et les Orcades, les Highlands... La relative solitude que nous avons connue a parfois été merveilleuse, à d'autres moments elle nous a un peu pesé. Mais on peut quand même en retenir que pour naviguer en été, si on veut fuir la foule d'autres côtes jouissant d'un climat plus clément, l’Écosse est un terrain de jeux infinis... Et puis, il n'y a pas eu que l’Écosse !

Je vais ici présenter mon palmarès personnel des plus belles escales. Dans l'ordre croissant comme il se doit.

N° 6 : L'archipel des Scilly (Articles du 10 Avril et du 18 Septembre, page spéciale 5)

La douceur et le charme des paysages, les multiples îles aux chemins minuscules où on ne rencontre pas de voitures, le superbe jardin tropical de Tresco. Et en plus, on s'y est arrêté à l'aller comme au retour !

N° 5 : Loch Erribol, côte nord de l'Ecosse (Article du 30 Juillet)

Le plaisir d'un mouillage hors des sentiers battus, agrémenté des retrouvailles avec un bateau ami. Un cadre plein de charme, et des pêcheurs sympathiques qui nous offrent du homard : un autre monde !

N° 4 : Loch Tarbert, île de Jura, Hébrides intérieures (Article du 18 Mai)

La première escale vraiment sauvage... Un loch immense pour nous seuls (ou presque) et un petit parfum d'aventure avec une balade en annexe inoubliable.

N° 3 : Stromness, îles Orcades (Article du 28 Juillet)

Comment une petite ville austère a su nous charmer, même sous le ciel gris, avec ses petites fêtes locales et ses visites culturelles inattendues...

N° 2 : Fair Isle, îles Shetland (Article du 15 Juillet)

La douceur et la rudesse mélangées... Des paysages côtiers magnifiques, la modestie de l'habitat, des phares dans la brume, et surtout, des macareux !

N° 1 : Archipel des Féroé (Articles du 21, 26 et 29 Juin)

Le but de notre voyage, la satisfaction de l'avoir atteint. Des balades hors norme, des falaises spectaculaires et des milliers d'oiseaux, une petite capitale très originale, notre escale la plus dépaysante. Et c'est là que nous étions pour accueillir une excellente nouvelle : la naissance de notre petite-fille Lisa !

Bon, ce qui est frustrant, c'est de ne pas mentionner tous les autres endroits qui nous ont séduits, pour les raisons les plus variées. Mais la lecture du blog permet de les retrouver ! J'espère d'ailleurs trouver le temps d'imprimer tout ce long texte et ses photos, c'est mon journal de bord et ce serait agréable de pouvoir le feuilleter.

8. Le bilan de notre voyage

Le bilan d'Eric

Pour conclure cette navigation de presque 6 mois, un petit bilan, général et technique s’impose ; il est non seulement pour nous-mêmes, pour qu’on se rappelle les points à revoir, mais aussi pour tous ceux qui souhaitent aller passer quelques temps dans le nord.

Ce bilan est forcément personnel. Il est lié à notre ressenti, à notre passé de navigations plutôt tropicales, à l’Alki aussi, à son histoire et à notre façon de naviguer. Mais bon, si cette expérience peut servir à d’autres…

Comme vous avez pu le lire au fur et à mesure des écrits d’Isabelle, nous avons eu une quinzaine de jours estivaux sur les 6 mois passés. C’est peu. Pourtant, nous sommes revenus enchantés et prêts à retourner dans des contrées nordiques (l’Alaska nous attire bien). Et cela, pour deux choses principales :

- Le cockpit de l’Alki

- Le chauffage.

J’y reviendrai après, mais dans le déroulement de cet article, outre ces deux points, je vais parler de plusieurs sujets :

- Le plaisir de naviguer hors saison (en liaison avec les deux points cités précédemment)

- Le peu de bateaux rencontrés.

- Enfin, j’évoquerai les équipements qui me semblent nécessaires et les manques que nous avons eus pour aller plus loin vers des contrées plus austères.

 

Comme vous avez pu le lire, nous avons eu beaucoup de pluie, beaucoup de froid (mini 4° et plusieurs mois où nous ne dépassions pas les 12°). Pourtant nous n’avons que très peu usé nos cirés et équipements marins. Barrer, veiller, manœuvrer et vivre à l’abri et au chaud me paraît un tel avantage que je m’étonne d’avoir vu tant de bateaux munis d’une simple capote devant un cockpit ouvert. Nous voyions arriver des équipages harnachés, équipés tels des explorateurs polaires, alors que nous naviguions en tee shirt et pantoufles. Donc, 1er point qui me paraît essentiel, et qui permet de naviguer paisiblement quelles que soient les conditions : être à l’abri.

 

Mais cet abri n’est confortable que s’il est chauffé. Nous avons un chauffage central Erberspächer qui fonctionne très bien. Nous n’avons pas su le faire bien marcher les premiers mois. En effet, c’est un chauffage qui demande beaucoup d’énergie au démarrage et qui se régule ensuite automatiquement. Sans expérience préalable de ce chauffage, nous l’avons allumé et éteint nous-mêmes plusieurs fois par jour pendant les premiers mois en le faisant à chaque fois marcher à fond. Or, son fonctionnement normal n’est pas celui-là. A partir du mois de Juillet, nous l’avons démarré moteur tournant, donc avec une charge électrique forte et nous l’avons fait tourner en permanence, mais au minimum, le laissant se réguler par lui-même. Il a dès lors chauffé parfaitement le bateau.

Chauffage et cockpit fermé : 2 points indispensables pour ce type de croisière.

 

Un des plaisirs de naviguer loin et hors des sentiers battus, c’est de se retrouver entre « gens du même monde ». Les rencontres d’autres bateaux, de rares qu’elles sont, s’en retrouvent de fait plus riches. Néanmoins, nous avons été étonnés du peu de voiliers rencontrés. Le premier voilier de voyage vu l’a été à l’ile de Man et ensuite, nous avons été souvent seuls dans les ports et les mouillages. Nous avons été souvent en recherche de compagnie et nous avons même été parfois dans des ports essentiellement en vue de rencontrer des « collègues navigateurs ». Nous avons découvert que l’AIS, bien qu’étant un outil de navigation très intéressant pour situer les autres navires en mer, était surtout utilisé par tous pour situer les bateaux amis et permettre des retrouvailles épisodiques. Paradoxalement, et sans doute du fait que nous montions en latitude au fur et à mesure que les semaines passaient, nous n’avons ni vu plus de voiliers ni avons eu de modification des conditions météo au cours des mois. Au contraire, partir tôt en saison, tout comme rentrer tard permet de prendre son temps, de naviguer que par beau temps et de se trouver dans des lieux plus fréquentés en été à des saisons où la foule n’est pas là.

 

Au niveau des équipements, nous avons été à la limite de ce que l’on pouvait faire avec ce que nous avions à bord sur divers aspects. Pour d’autres, les choix que nous avions faits ont été parfaitement adaptés à notre programme.

Ce qui a été bien adapté, c’est comme nous l’avons dit le bateau en général et surtout son abri de navigation, le chauffage adapté, la douche chaude, mais aussi notre annexe polyvalente (voile, moteur et rame) qui nous a permis de nous déplacer tranquillement lorsque le bateau était mouillé. De même, le rangement sur bossoir s’est avéré facile d’usage.

L’usage du téléphone comme modem pour l’ordinateur a été très performant. Le seul bémol a été que l’abonnement SFR d’Isabelle a été augmenté drastiquement au bout de 3 mois (jusqu’à 80€ par mois). Par contre, mon abonnement Free est resté au même niveau (19,99€/mois), pour les capacités de connexion de 60GO. Ces outils nous ont permis d’être connectés à peu près partout à internet avec des vitesses de connexion tout à fait adéquates à notre utilisation.

Au niveau des logiciels de navigation et cartographie, nous avions tous les systèmes existants : Open CPN et CM93 sur les smartphones, Navionics sur les deux tablettes et Time Zero sur l’ordinateur. Pour l’ensemble, nous avons le monde entier. La recharge de ces instruments étant faite par prise allume cigare. Tout a marché à la perfection.

 

En revanche, nous avons été ennuyés par divers manques d’équipements qui nous ont parfois mis dans des situations délicates.

Tout d’abord, la faiblesse de nos mouillages. Notre ancre principale, plate de 25 kg avec 50m de chaine de 10 s’est avéré trop faible pour les conditions rencontrées. Nous avons plusieurs fois dérapé et de fait, n’avons pas été rassurés lors de nos mouillages. Nous allons donc rapidement investir dans un mouillage plus conséquent en équipant l’Alki d’une ancre Delta de 35kg et de 50m de chaine supplémentaire. Notre mouillage actuel devenant notre second mouillage.

De même, nous avons été limites quant aux besoins énergétiques. Nous sommes équipés, outre du chargeur de batteries lorsque nous sommes branchés à quai et du puissant alternateur du moteur, de 2 panneaux solaires de 200W chacun et de 5 batteries de 120A/h chacune.

Autant cette installation nous était suffisante lorsque le soleil apparaissait quelques heures dans la journée, autant nous avons dû démarrer le moteur régulièrement dans les périodes froides et humides.

En navigation, chauffage, pilote automatique, feux, instruments de navigation en route, nous n’avions pas assez de réserve ni de production. Il nous fallait donc faire régulièrement tourner le moteur pour fournir toute l’énergie nécessaire.

Autant pour des navigations tropicales, ensoleillées, notre équipement semble tout à fait adapté, autant si nous voulons retourner vers des pays froids (Labrador, Alaska ou Patagonie), nous équiperons l’Alki pour subvenir à nos besoins ; Eolienne(s), générateur diésel… nous allons étudier ces pistes.

L’isolation : Nous avions, avant de partir, perfectionné l’isolation de l’Alki par du tissu multicouche isolant sur de nombreux endroits de la coque et ceci a été performant. Néanmoins, cette isolation pourrait être améliorée notamment au niveau des hublots qui dégoulinaient de condensation chaque matin et de certains fonds de placards que nous avions omis d’isoler. Mais la qualité de notre chauffage a permis de garder en permanence une température et un degré d’humidité très vivable tout en faisant tourner le chauffage quoique de manière permanente, à sa puissance minimale.

Comme je l’ai dit, nous avons toujours pu communiquer et avoir une connexion internet. Ceci à proximité des côtes. Cependant, en mer, nous étions sans information. Pour les petites traversées que nous avons effectuées, ce n’était pas un problème, par contre, et en vue de navigations plus lointaines dans les variables (hors alizés), nous équiperons l’Alki d’un matériel nous permettant de recevoir des cartes météo (Navtex, BLU+modem, Irridium…) Nous allons étudier ce sujet.

 

Au niveau chiffres, nous avons parcouru un peu plus de 2600 miles, soit une traversée de l’Atlantique. Nous avons consommé près d’une tonne de fuel, dont 1/3 pour le chauffage. Le gasoil, au Royaume Unis étant vendu HT pour les voiliers, nous avons payé en moyenne 0.70€ le litre. Nous avons passé 68 nuits dans des lieux payants et 108 libres en 176 nuits pour un coût total de 1588€, soit une moyenne de 23€ par nuit payante. La dépense moyenne en comptant toutes les activités, plein du bateau avant le départ, voyage d’Isabelle à Paris, locations de voitures, restaurants, ports et réparations a été légèrement inférieure à 2000€ mensuelle.

 

Le soir du départ... On aurait pu faire la même au retour !

Le soir du départ... On aurait pu faire la même au retour !

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