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Une escapade californienne

Une semaine tout juste dans le petit port de Morro Bay ! Nous avons aussi exploré les alentours en voiture, puisque nous ne maîtrisons pas le choix de nos escales avec le bateau.

De Morro Bay, nous garderons le souvenir d'un endroit très calme, sans aucun moteur pétaradant autour de nous, où le seul bruit que nous entendons est l'aboiement sonore des otaries : elles se disputent les meilleures places sur un petit ponton assez proche. L'autre spectacle quotidien (mais impossible à photographier de près), c'est celui des loutres qui promènent leur petit sur leur ventre, tout en godillant avec la queue.

Il paraît qu'il n'y a pas assez de place pour tout le monde...

Il paraît qu'il n'y a pas assez de place pour tout le monde...

Nous apprécions également l'accueil des membres du Yacht Club qui font leur week-end d'ouverture sous la pluie, hélas ! Nous sommes invités à une petite soirée informelle dans la belle et grande salle du Club House, et bavardons avec plusieurs personnes sympathiques et aussi serviables qu'on peut souhaiter. L'une d'elles, Judi, a appelé pour nous Steve, un électricien qui vient voir ce qu'il en est de notre alternateur ; bonne surprise, la "panne" n'était qu'un simple fil débranché sous le tableau de bord du cockpit. Plus de peur que de mal !

Club House un jour de pluie...

Club House un jour de pluie...

À Morro Bay, on trouve aussi une laverie automatique avec de bonnes grosses machines qui lavent et sèchent bien pour un prix raisonnable (11 € pour deux lessives), avec en plus du personnel aimable. D'ailleurs, tous les gens à qui nous avons l'occasion de parler sont aimables, c'est une constante. Au supermarché Albertson's, on trouve de beaux produits, tant les fruits et légumes (frais et bio) que la viande ou l'épicerie générale. Seul bémol, c'est bien cher. En particulier les fromages, que nous allons devoir chasser de notre menu quotidien, à raison de 6 ou 7 $ pour le moindre petit morceau de gouda ou cheddar. Nous voyons du Roquefort à 12 $ la minuscule portion ! La variété de produits surgelés est grande, mais la taille des portions nous effraie. Évidemment, un brave marché comme ceux que l'on trouve en Europe ferait notre bonheur, mais pour l'instant ça semble inconnu dans ce pays.

 

En revenant des courses, on a vue pile sur l'Alki !

En revenant des courses, on a vue pile sur l'Alki !

Oui, là !

Oui, là !

Puisque nous avons du temps devant nous et qu'il semble improbable que nous fassions escale à Monterey (si un créneau favorable se présente, nous monterons vers San Francisco le plus vite possible) nous décidons d'aller rendre visite à notre amie Bobbi. Il n'y a pas d'agence de location de voitures à Morro Bay, mais un bon service de bus nous permet de rallier facilement San Luis Obispo où nous réservons, grâce à l'application TURO, une jolie petite Fiat 500 vert d'eau...

Notre pot de yaourt bien pratique

Notre pot de yaourt bien pratique

Mardi matin : c'est parti pour deux jours de rêve ! Bobbi nous a prodigué des conseils astucieux et au lieu de faire tout le trajet sur la Highway 101, nous bifurquons vers une petite route qui nous amène à Carmel Valley Village. Après les vignobles à perte de vue, voilà des forêts, le petit pont sur Arroyo Seco, une campagne verdoyante au milieu de petites montagnes... on pourrait se croire en France, quelque part dans le sud du Massif Central. Le village de Carmel Valley est tout aussi charmant, campagnard, on n'a pas du tout l'impression d'être au cœur de la Californie touristique. Nous y avons rendez-vous avec Bobbi, qui vient tout exprès de Monterey pour nous servir de guide dans la région. Et quel guide !

Des vignobles sans fin

Des vignobles sans fin

Carmel Valley Village

Carmel Valley Village

Bobbi et sa jolie voiture immatriculée H2 EAU !

Bobbi et sa jolie voiture immatriculée H2 EAU !

Après le déjeuner à Carmel Valley Village, nous descendons vers Carmel-by-the-Sea. La Mission fut fondée à la fin du 18e siècle par Junipero Serra, frère franciscain espagnol venu évangéliser les Indiens de la Haute Californie, à une époque où il n'y avait encore aucune trace de la colonisation qui allait se développer. Je trouve le site très pittoresque, avec sa basilique et son jardin perchés sur la colline qui domine le Pacifique. Bon, il faut bien dire que l'urbanisme a envahi les lieux, mais rien de disgracieux dans les alentours : toutes les maisons sont belles, les jardins sont boisés, on ne peut qu'admirer...

Carmel Mission

Carmel Mission

En descendant vers la mer, nous ne savons pas où donner du regard tellement tout est magnifique autour de nous. Dans les rues commerçantes, les boutiques, sans être ostentatoires, affichent un chic indéniable. Je n'ose pas décrire le style des bâtiments, je dirais des bêtises... mais ils me rappellent parfois les belles demeures construites dans les stations balnéaires du début du 20e siècle, en Angleterre ou en Normandie. La plage de Carmel est une splendeur... sable blanc d'une incroyable finesse, eau turquoise largement frangée d'écume éblouissante, quelques rochers comme un rappel de la Bretagne, mais une végétation qui ressemble plus aux rivages méditerranéens.

 

Carmel by the sea

Carmel by the sea

Nous suivons la voiture de Bobbi qui nous entraîne le long de la côte (presque sauvage, fleurie d'une façon incroyable), et partout nous sommes émerveillés de la grâce des maisons face à la mer. Ici, pas de volets sur les grandes ouvertures, pas de clôtures mais des espaces verts entretenus avec un soin incroyable, et surtout les maisons ne semblent pas être des résidences secondaires mais bien des endroits habités.

Maison d'architecte face à la mer

Maison d'architecte face à la mer

Une escapade californienne

Alors que nous pensons avoir vu le plus beau, Bobbi nous conduit vers Pebble Beach ; l'accès est réglementé car il n'y a sur cette pointe que des golfs, hôtels de grande classe et yachtclubs privés (et puis aussi quelques tennis pour faire bonne mesure). À chaque barrière où un péage est annoncé, Bobbi dit quelques mots au gardien et la route s'ouvre pour nous, avec un sourire en prime. Mais comment fait-elle ? Alors que nous imaginons déjà qu'elle est la petite amie de quelque personnalité influente, elle nous révèle sa botte secrète : elle déclare qu'elle vient rendre visite à une amie qui réside dans ce quartier, amie qu'elle a prévenue au préalable et qui a autorisé notre visite (fictive, la visite, mais finalement nous n'étions pas loin de la vérité, Bobbi a des relations !) Nous allons donc pouvoir admirer, entre autres, une adorable crique au milieu des terrains de golf où les voiliers du club viennent mouiller à la belle saison. Les panoramas sont splendides, on en prend plein la vue.

La jetée et la crique du Yacht-club

La jetée et la crique du Yacht-club

Le cyprès solitaire, vieux de 250 ans, emblème de Pebble Beach

Le cyprès solitaire, vieux de 250 ans, emblème de Pebble Beach

Ce n'est pas fini, nous roulons ensuite vers Pacific Grove, paysage plus ouvert sur le Pacifique et là encore les maisons sont extraordinaires. Enfin nous arrivons à Monterey ; Bobbi habite dans le "New Monterey", quartier résidentiel qui s'est beaucoup développé dans les années 50. On y voit aujourd'hui de jolies maisons ou petits ensembles d'appartements comme celui de Bobbi. Mais au début du 20e siècle c'était, plus bas sur la colline, le quartier où résidait toute la main d'œuvre des conserveries de poisson de la rue connue sous le nom de Cannery Row, en référence au roman de John Steinbeck (Rue de la sardine, en français). Les petites bicoques en bois des Espagnols, Italiens, Japonais, Chinois, qui travaillaient dur dans la puanteur de ces usines, ont presque toutes disparu. Notre hôtel nous attend juste un peu plus loin, à l'entrée du port et du quartier "Old Monterey".

Cannery Row

Cannery Row

Les anciens logements des ouvriers des conserveries

Les anciens logements des ouvriers des conserveries

Maison et laboratoire d'Ed Ricketts, scientifique et ami de Steinbeck

Maison et laboratoire d'Ed Ricketts, scientifique et ami de Steinbeck

La soirée passe à toute vitesse, entre un apéritif face à la mer au bar de Monterey Tides et le dîner chez Bobbi où nous nous régalons d'un délicieux plat italien : un cioppino, ragoût de fruits de mer et de poissons, spécialité de la région. Quelle journée magnifique !

Nice place for the happy hour !

Nice place for the happy hour !

Mercredi nous parcourons à pied, et en amoureux, le port et les rues de Old Monterey. Les bâtiments historiques tels que Custom House ou Pacific House me passionnent car j'y retrouve une illustration totale de ma lecture actuelle. Entre l'histoire de la ville à ses débuts espagnols et le commerce des peaux pratiqué dans les années 1830-40, toutes sortes de détails que j'avais imaginés en lisant Deux années sur le gaillard d'avant sont présentés sous forme de tableaux, maquettes, objets du quotidien. Ces petits musées sont libres d'accès, ce que nous apprécions beaucoup ; une donation volontaire est suggérée.

Le mouillage et le port de Monterey

Le mouillage et le port de Monterey

Un wharf, ici aussi...

Un wharf, ici aussi...

Custom House

Custom House

Pacific House

Pacific House

Le brick Pilgrim

Le brick Pilgrim

Le même navire historique

Le même navire historique

Encore de vieux bâtiments très bien conservés

Encore de vieux bâtiments très bien conservés

C'est fleuri... comme au printemps !

C'est fleuri... comme au printemps !

Tiens, des squirrels !

Tiens, des squirrels !

Nous retrouvons Bobbi pour aller déjeuner à Pacific Grove ; cette fois c'est l'occasion de goûter une autre spécialité locale, le Clam chowder, sorte de potage aux palourdes et pomme de terre, crémeux à souhait. Il fait beau, nous mangeons en terrasse dans un endroit agréable, le bonheur. Un petit tour encore, ne pas partir sans acheter dans une adorable librairie quelques livres en version originale. Bobbi m'offre même The Dictionary of Lost Words, de Pip Williams, roman qui fera certainement mes délices dans les semaines à venir.

 

Clam chowder pour Eric

Clam chowder pour Eric

Salade originale (épinards, fraises et amandes) pour accompagner mon saumon fumé.

Salade originale (épinards, fraises et amandes) pour accompagner mon saumon fumé.

On n'est pas bien, là ?

On n'est pas bien, là ?

Il est temps de quitter Monterey et de reprendre la route de Morro Bay. Bobbi, ce n'est qu'un au-revoir, nous allons nous retrouver bientôt puisque notre séjour dans la région n'est pas terminé. De retour au bateau, après quelques courses en chemin, Éric consulte ses sites météo habituels. Miracle ! Un créneau favorable à la navigation vers San Francisco s'ouvre demain matin, pour 48h et guère davantage. Nous voilà tout excités, nous n'y croyions plus ! Mais si, jeudi matin ça se confirme et nous nous hâtons de ramener la voiture de location à San Luis Obispo avant de faire un rapide plein de gasoil, et aux alentours de 11h nous sortons de Morro Bay, encore incrédules... Alors vraiment, on va être à San Francisco pour l'arrivée de Christian et Cécile lundi prochain ? Eux aussi sont tout heureux d'apprendre la bonne nouvelle. Nous partons sous un ciel bien gris, mais pas de brouillard épais comme la semaine dernière. Le moteur ronronne, et nous sommes contents !

 

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M
Hello les amis !<br /> Encore une belle aventure, de belles rencontres et de beaux récits. <br /> Le bonheur se lit sur vos visages, ça vous va si bien, c'est touchant :)<br /> Le voyage n'est pas terminé et j'ai hâte de lire le prochain article.<br /> Bisous de nous deux.
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Et ce n'est pas fini ! Le séjour à San Francisco est lui aussi très riche. Nous nous régalons... <br /> Bises aussi de nous deux !<br />
S
Nous nous régalons de vos belles photos et de ta jolie prose Isabelle. Merci de ce ce partage.<br /> Belle nav !
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Un article va bientôt venir pour raconter le séjour fantastique à San Francisco. Patience !
N
San Luis Obispo traversé par une rivière si mes souvenirs sont bons..on avait séjourné une nuit dans ce petit village .<br /> Et Monterey, quel plaisir de revoir toutes ces photos. Je vois que tous les vignobles n’ont pas brûlé lors des incendies mais c’était surtout la Napa Valley qui avait été touchée (je ne sais plus l’année exacte) .<br /> Contente que vous arriviez enfin à SF après tout ce périple que personnellement, nous ne ferions pas !<br /> Allez, un dernier saut de puce et à vous les collines de SF 😋
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Nous avons peu vu San Luis Obispo... Mais Morro Bay nous a charmés. Et oui, Monterey plus tout ce qu'il y a autour, quel régal ! Maintenant nous attendons impatiemment de passer sous le mythique Golden Gate Bridge, ça va être un temps fort !<br /> Je comprends que notre "périple" comme tu dis ne puisse pas attirer beaucoup de navigateurs, mais pour le moment on s'en tire sans trop de difficulté. Faut juste être patient !<br />
C
Waouh, mais que c'est beau!!!<br /> C'est magnifique tous ces paysages!!<br /> On a hâte, on a hâte... ;)<br /> Gros bisous !
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Eh oui, ce sera pour votre route de retour vers Los Angeles ! Quand vous serez lassés des rues de San Francisco ;)<br /> Nous aussi on a hâte de vous voir arriver.<br /> Gros bisous !
F
Salut les amis, <br /> une critique pour une fois : on ne peut pas agrandir la petite photo qui illustre ton billet, quand j'ouvre ton email... je me dis chaque fois que c'est dommage, je suppose que tu la choisis particulièrement ? Pas moyen de la remettre sous le titre quand on ouvre ton billet ?<br /> Bien contente que vous soyez au rendez-vous avec votre fille ? Je sais que c'est pas toujours facile quand on programme un truc à l'avance en voyage vers un endroit inconnu.<br /> A bientôt la suite, je vois que vous êtes dans les temps pour être en Alaska en plein été !
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Et oui, nous sommes très heureux d'avoir pu atteindre le lieu de RV avec nos amis (pas notre fille) dans les temps. On a un peu galéré, j'avoue... c'est le souci des RV avec les terriens ! Mais on est tellement heureux de leur visite, ça mérite bien des efforts !
Pour l'Alaska, il faudra attendre l'année prochaine. Notre objectif, cette année, c'est d'amener le bateau en Juin à Seattle et de le mettre au sec pour rentrer chez nous. Après 8 mois de navigation, ça sera bien aussi ! Il nous reste 700 NM pour arriver à l'entrée de Juan da Fuca...
Oui, Flora, la photo de couverture je la choisis en essayant qu'elle donne une idée de l'article qu'elle illustre. Mais effectivement on ne peut pas l'agrandir. Parfois j'hésite à la mettre en doublon, à l'intérieur de l'article, pour cette raison.